« Nous soussignés, représentants des paysans et paysannes et autres organisations de la Société civile, exprimons nos préoccupations et nos craintes au sujet du Symposium international de la FAO sur “Le Rôle des biotechnologies agricoles dans les systèmes alimentaires durables et la nutrition qui doit se tenir au siège de la FAO à Rome du 15 au 17 février 2016. Pourquoi la FAO a-t-elle décidé d’organiser ce Symposium et pourquoi maintenant ? Cela nous préoccupe. En 2010, déjà, la FAO a tenté de façon tout à fait malencontreuse d’agir sans que cela ne se sache au profit des entreprises de biotechnologie, en organisant à Guadalajara au Mexique une Conférence technique internationale sur les biotechnologies agricoles dans les pays en développement. C’est avec inquiétude que nous constatons, qu’une fois de plus, la FAO est une sorte de couverture pour certaines entreprises juste au moment où elles négocient de futures fusions entre elles, ce qui va concentrer le secteur commercial des semences dans encore moins de mains. La FAO devrait se comporter comme un centre de connaissances plutôt que comme le promoteur d’une approche idéologique du secteur privé. Malheureusement, le programme du symposium est conçu pour présenter les « avantages » des OGM, des constructions génétiques artificielles sans doute créées avec des technologies encore plus dangereuses, et d’autres biotechnologies détenues par une poignée de transnationales. L’année dernière, la FAO a accueilli un symposium international sur l’agroécologie ainsi que trois réunions régionales, afin de débattre avec les gouvernements et la société civile sur la manière de mettre à l’ordre du jour l’agroécologie. Ces activités étaient plus conformes à ce que devrait faire la FAO, en tant que centre d’échange de savoirs, sans intentions cachées pour le compte de quelques-uns. Or, dans le cas présent, des technologies véritablement utiles et basées sur l’agriculture paysanne vont être reléguées au second plan derrière celles qui ne servent qu’à promouvoir les bénéfices des entreprises. Il est clair que, par le truchement de la FAO, l’industrie souhaite relancer son faux message selon lequel les cultures génétiquement modifiées peuvent nourrir le monde et refroidir la planète, mais la réalité est que rien n’a changé sur le front des biotechnologies. Les OGM ne nourrissent pas les gens, ils sont cultivés principalement dans quelques pays dans des plantations industrielles pour produire des agrocarburants et des aliments pour animaux. De plus, ils augmentent l’utilisation de pesticides et ils expulsent les paysans de leurs terres. Le système alimentaire industriel ainsi promu est l’un des principaux facteurs du changement climatique.

Post filed under evenement and tagged , , .