Un séminaie sur la santé Suisse est organisé pour mettre en avant un réel problème, la force du franc suisse. La dette des hôpitaux a bondi de 500 millions depuis que la Banque centrale suisse a désarrimé le franc suisse de l’euro. Plombés par les emprunts toxiques, ils se liguent pour aller en justice et menacent d’une grève des remboursements. L’exposition des banques françaises au crédit en francs suisses reste limitée
La Banque centrale suisse sème le chaos Les hôpitaux français ne disent pas merci à la Banque centrale suisse. Leur dette s’est alourdie de 500 millions d’euros depuis le 15 janvier, date à laquelle celle-ci a décidé de désarrimer le franc suisse de l’euro . La monnaie helvétique s’est appréciée de 17?% depuis. Elle a également grimpé face au dollar. Or, parmi les 30 milliards d’euros de dette des hôpitaux, il y a des prêts indexés sur le taux de change euro-franc suisse ou dollar-franc suisse… L’encours de ces prêts vient ainsi de passer de 730 millions à plus de 1,2 milliard. Pour le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, cette affaire est la goutte d’eau qui fait déborder le vase?: «?Nous avons au total 1,5 milliard d’euros d’emprunts toxiques. Pour solder ces produits structurés, les conditions de sortie sont si draconiennes qu’il faudrait débourser du jour au lendemain le double, soit 3 milliards d’euros. Et voilà maintenant qu’on nous rajoute 500 millions à payer?!?» La somme à rembourser équivaut au montant de la capacité d’autofinancement que dégagent les hôpitaux chaque année et qui est réinvestie dans la modernisation des équipements. «?Il faudrait faire une année blanche en termes d’investissements pour sortir du piège?», s’indigne Frédéric Valletoux. «?Responsabilités partagées?» Ce mercredi, le conseil d’administration de la FHF a donné mandat à son président pour mener le combat contre ces produits bancaires complexes, y compris devant les tribunaux. Pour commencer, la FHF va faire front commun avec l’Association des acteurs publics contre les emprunts toxiques (Acpet), créée par des collectivités locales. Par ailleurs, la Fédération envisage de saisir la justice européenne, et peut-être française, pour défaire la loi de juillet 2014. Ce texte interdit aux établissements endettés ayant accepté une aide financière de porter plainte. Pour l’instant, aucun hôpital n’a les mains liées, puisque l’enveloppe de 100 millions d’euros qui leur est réservée vient juste d’être débloquée. La FHF estime que cette somme est risible et la compare au fonds de 1,5 milliard mis sur pied pour les collectivités. Elle est en outre prélevée sur les crédits hospitaliers (Ondam) au lieu d’être financée à parité par les banques et l’Etat comme le fonds des collectivités. «?Nous allons montrer que les responsabilités sont partagées, avec les autorités de tutelle qui valident la gestion des hôpitaux et les banques qui ne sont pas toujours de bon conseil?», menace Frédéric Valletoux. En dernier recours, le conseil de la FHF a validé le principe d’une grève des remboursements. Tous les établissements seraient solidaires, y compris ceux dont la dette est saine.