L’ancien président du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon à Paris le 2 décembre 2015 The facts occured on October 5, 2015 when hundreds of workers protesting against plans to cut 2,900 job, stormed into the Air France headquarters during a meeting of the Central Committee (CCE).L’ancien président du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon à Paris le 2 décembre 2015 The facts occured on October 5, 2015 when hundreds of workers protesting against plans to cut 2,900 job, stormed into the Air France headquarters during a meeting of the Central Committee. Paris – Après de mauvais résultats aux régionales qui ont illustré divisions et rivalités, le Front de gauche, alliance du Parti communiste et du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, est enterré sans autre forme de procès par ses responsables. « Le Front de gauche s’est planté », a reconnu lundi matin Olivier Dartigolles, le porte-parole du Parti communiste, encore sonné des seuls 4% obtenus par son parti aux élections régionales. « On n’a pas fait que des sorties de route: on a participé à la désespérance parce que des gens qui nous regardaient en ayant espoir en ce qu’on pouvait engager ont été profondément déçus », a dit ce responsable politique à propos de cette alliance créée en 2009 entre le Parti communiste, le Parti de gauche et Ensemble. Déjà donné mourant lors de la constitution des listes pour les régionales, le Front de gauche semble avoir achevé sa courte vie le 6 décembre en ne se plaçant nulle part en position de se maintenir seul au second tour. « Un revers électoral important », a concédé dimanche Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti communiste, admettant que « ces résultats ouvrent une nouvelle période politique ». « Je ne m’attendais pas à nous voir, cinq ans après, quasiment revenu à la case départ », avait déjà soupiré dans l’entre-deux-tours Jean-Luc Mélenchon. Lundi, ce porte-voix du Parti de gauche qui a oeuvré pour constituer cette alliance, au nom de laquelle il avait réuni 11% des électeurs à la présidentielle de 2012, était encore plus pessimiste. Dans un entretien aux Inrockuptibles, il a évoqué une gauche « en état de catastrophe avancée », feignant même ne pas savoir si elle était « guérissable ». Encore plus féroce, le président socialiste de la commission des Lois Jean-Jacques Urvoas s’est interrogé lundi: « Pourquoi ces élus ne voient-ils pas que chaque échéance ressemble pour la +gauche de la gauche+ à une station de plus sur un chemin de croix ‘ Pourquoi n’admettent-ils pas que pour les Verts, le PC ou le Parti de Gauche, les urnes sont funéraires ‘ ». Chaque composante du Front de gauche partage en gros la même analyse de sa décomposition. Pour Jean-Luc Mélenchon, « tous les pires pronostics se sont réalisés au premier tour: une bataille de chiens entre communistes et Verts pour avoir les têtes de liste de l’opposition de gauche », décrit-il, ajoutant: « Résultat, il n’y a plus d’opposition de gauche du tout. » Il faut dire que le Front de gauche est parti dans quatre configurations différentes sur 13 régions et parfois les communistes sont partis tous seuls. « J’étais personnellement pour une campagne nationale, avec un état-major national, une répartition des têtes de liste, des mots d’ordre communs, etc. », a plaidé celui qui s’est mis en retrait de l’appareil du PG pour « prendre du recul » dans la perspective de 2017. « Mais on m’a fait prévaloir je ne sais quelle réalité des territoires qui est une vue fumeuse et complètement idéologique », regrette-t-il. Ces querelles sur le terrain sont décrites par Olivier Dartigolles comme « des chicaillades, des divisions, parce qu’on a fait de la politique comme les gens ne veulent plus la voir et la regarder ». « C’est un constat d’échec, il va falloir tout revoir du sol au plafond », poursuit-il. Lui-même verrait bien un rassemblement de toute la gauche, y compris les frondeurs du Parti socialiste, enfermée dans une salle, portables coupés, pour se mettre d’accord sur « trois-quatre propositions » sans qu’aucun n’annonce sa candidature pour 2017. Jean-Luc Mélenchon souhaite de son côté la constitution d’un « véritable front populaire » et appelle à se tourner vers une présidentielle « à l’heure du peuple contre l’oligarchie ». Quant à Clémentine Autain, porte-parole d’Ensemble, la troisième composante du Front de gauche, elle a appelé à une très large rassemblement à gauche qui « dépasse les querelles de personnes, les intérêts de boutique ».